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Trésor nazi: négociation avec les héritiers

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Le Figaro 29 January 2014

L'octogénaire allemand chez qui fut retrouvé un trésor d'oeuvres d'art, probablement en partie volées à des juifs sous le nazisme, négocie une éventuelle restitution avec des héritiers de familles spoliées, affirme un journal allemand.

"Nous menons déjà des négociations avec des héritiers", a déclaré l'avocat de Cornelius Gurlitt, Hannes Hartung, au Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître demain. Il y a quelques jours, Gurlitt avait déjà fait savoir par le biais de son avocat qu'il était prêt à "regarder" ce que demandaient les héritiers et souhaitait "une solution juste et équitable".

Interrogé par Christopher Marinello, qui représente les héritiers du marchand d'art français juif Paul Rosenberg, le grand-père de la journaliste française Anne Sinclair, a répondu dans un courrier électronique: "Il serait prématuré de déclarer que nous sommes en train de négocier une solution, alors que j'attends des réponses à plusieurs questions posées au procureur", Reinhard Nemetz, chargé du cas de Gurlitt, "M. Hartung est venu me voir à Londres et j'ai écouté ce qu'il avait à me dire", a-t-il admis. "Je me sens encouragé d'entendre M. Gurlitt affirmer maintenant qu'il veut arriver à une solution juste et équitable et nous allons bientôt savoir si ce sont seulement des mots pour améliorer son image", ajoute-t-il.  "La famille Rosenberg reste déterminée à ce que le tableau de Matisse (la Femme assise, qui se trouve parmi les oeuvres retrouvées chez Gurlitt, ndlr) et d'autres oeuvres volées soient restituées sans délai", continue-t-il. Il ajoute attendre "que les autorités allemandes facilitent cette restitution".

En novembre, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Gurlitt s'était dit décidé à se battre pour garder "ses" toiles. "Volontairement, je ne rendrai rien, non, non", avait déclaré l'octogénaire, fils d'un marchand d'art au passé trouble sous le Troisième Reich. Ces derniers jours, Me Hartung a déclaré que cette citation était "certainement fausse et mal rapportée". Selon lui, son client avait certainement voulu avant tout récupérer les quelque 300 oeuvres (sur les 1.406 retrouvées chez lui, à Munich) lui appartenant de plein droit. Parmi elles, des toiles de son aïeul, Louis Gurlitt, peintre paysager.


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