News:

Trésor nazi de Münich : 39 estampes de Toulouse-Lautrec identifiées

1998
1970
1945
Sud Ouest 30 November 2013

Elles figuraient dans la collection de Cornelius Gurlitt. Cette dernière provenait du pillage des musées européens durant la Seconde Guerre mondiale

Quelques-unes des estampes de Toulouse-Lautrec retrouvées à Munich.

Quelques-unes des estampes de Toulouse-Lautrec retrouvées à Munich. (photo afp)

Le travail d’inventaire des 1 406 œuvres d’art découvertes en 2011 dans l’appartement munichois du collectionneur Cornelius Gurlitt a révélé la semaine dernière un ensemble de 39 dessins, gravures et estampes du peintre girondin Toulouse-Lautrec. Melle Pois-Vert, Réjane et Galipaux, Yvette Guilbert… La plupart reflètent la période montmartroise de l’artiste et sa passion pour le théâtre et le cabaret.

L’ensemble des travaux du peintre girondin étant connu et inventorié, Danièle Devynck, la conservatrice en chef du musée d’Albi, à qui Adèle de Toulouse-Lautrec avait fait don des œuvres de son fils, a pu confirmer que toutes ces œuvres sont connues. « Certaines figurent dans les collections du musée Toulouse-Lautrec, et probablement dans d’autres collections publiques françaises, notamment celle de la Bibliothèque nationale de France. Il y a également deux feuilles provenant de l’album de 11 lithographies publié sous le titre “Elles” en 1896 et évoquant la vie dans les maisons closes et les différentes heures du jour des prostituées. »

Les recherches sont en cours pour déterminer l’origine de cet ensemble. Paul Rosenberg avait caché une centaine d’œuvres, notamment dans son château de la Souys à Floirac et dans une banque à Libourne. Une grande partie avait été saisie par les Allemands. Paul Rosenberg exposait volontiers des artistes mis à l’index, Toulouse-Lautrec, Pissaro, Braque…

Le père de Cornelius Gurlitt, Hildebrand, avait été missionné par Goebbels pour confisquer les œuvres représentatives de ce que le régime nazi considérait comme « l’art dégénéré ». C’était l’opération « Entartete Kunst », initiée en 1933, 16 000 œuvres pillées dans les musées et les collections privées juives. Hildebrand Gurlitt prétendait avoir perdu une partie des œuvres confisquées dans l’incendie de sa maison à Dresde, en 1956.

Toulouse-Lautrec, disciple des artistes girondins René Princeteau, Raymond Bonheur et John Lewis Brown, dont il partageait la passion pour les chevaux, figure donc dans cette collection unique et sulfureuse, où il a côtoyé pendant soixante-quinze ans des tableaux de Munch, Braque, Renoir, Picasso, Manet, Klee, Courbet… Une collection estimée à plus de 2 millions de dollars.

La cote de Toulouse-Lautrec se mesure à l’engouement de Picasso, qui tapissait son atelier des affiches de la série Aristide Bruant, et de Braque, qui de son côté décollait les affiches dans les rues pour les collectionner. Toulouse-Lautrec s’est éteint en 1901, dans le château familial de Malromé, à Saint-Macaire, il est inhumé au cimetière de Verdelais.
|



http://www.sudouest.fr/2013/11/30/trente-neuf-estampes-de-toulouse-lautrec-retrouvees-1244629-2966.php
© website copyright Central Registry 2024