Le souci de la mécène était d'éviter que le musée ne renonce à accueillir la collection faute de moyens pour effectuer ces recherches. Mais si la collection reste en Allemagne, "nous pouvons tout à fait élargir le spectre", déclare-t-elle.
Eviter des pressions de l'extérieur
Pour Mme Streit, il est important que les musées suisses s'occupent de cette problématique afin que les pressions ne viennent pas une nouvelle fois de l'extérieur, comme ce fut le cas pour les fonds en déshérence ou le secret bancaire.
En janvier dernier, l'Office fédéral de la culture a annoncé la mise à disposition de deux millions de francs sur cinq ans pour mener à bien des projets dans ce sens. Il s'agit notamment de sensibiliser les musées qui n'ont pas encore entrepris ce genre d'enquête. Les résultats devront ensuite être publiés.
Plus de 1500 tableaux
Décédé en mai 2014, Cornelius Gurlitt avait hérité un important patrimoine artistique de son père Hildebrand, un marchand d'art controversé sous le Troisième Reich. La collection comprend plus de 1500 tableaux dont des Picasso, des Monet ou des Chagall, sortis de l'oubli en 2012 lors de leur découverte dans l'appartement du vieillard à Munich.
Par testament, Cornelius Gurlitt a fait part de sa volonté de léguer au Musée des Beaux-Arts de Berne sa collection controversée, soupçonnée d'être issue de pillages perpétrés sous le régime nazi. Un transfert en Suisse ne pourra toutefois intervenir que pour des pièces dont la provenance a été établie.
Sa cousine Uta Werner a actionné la justice pour s'opposer à ce legs, estimant que son proche parent n'avait plus toute sa tête lors de sa décision. Elle a été déboutée en première instance et l'affaire est pendante.
En janvier, la task force allemande chargée de faire la lumière sur la collection Gurlitt avait indiqué avoir découvert seulement cinq oeuvres d'art spoliées ou extorquées durant la période nazie sur environ 500 dont la provenance était jugée douteuse.