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ArtClaim, nouveau fichier d'œuvres volées

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Le Figaro 20 January 2015



Cette nouvelle base d'objets disparus dans le trafic illicite, lancée par le britannique Art Recovery, doit «aider et faciliter toutes les transactions importantes du marché de l'art», selon le PDG du groupe Christopher Marinello.

Les professionnels du marché de l'art ont désormais le choix pour vérifier que l'œuvre qu'ils mettent en vente ne fait pas l'objet d'un vol ou d'un recel: s'abonner à la base d'Art Loss Register. Ou préférer sa toute nouvelle concurrente, ArtClaim Database. Art Recovery, structure britannique dédiée à la recherche des œuvres d'art volées et spoliées, a annoncé lundi le lancement de ce nouveau portail informatique d'œuvres «perdues, volées, ou disputées».

«Innovante, cette base intègre une technologie de reconnaissance par l'image des pièces», annoncent ses concepteurs. Cinq cents éléments descriptifs enrichissent la carte d'identité de l'œuvre, afin de limiter les difficultés de recherche à partir de titres erronés ou changés. Et un service d'alerte en temps réel est aussi disponible pour les utilisateurs du système. «Notre base de données a été développée dans le but de répondre aux besoins actuels et futurs du marché - un futur dans lequel on espère aider et faciliter toutes les transactions importantes du marché de l'art», a déclaré Christopher Marinello, PDG d'Art Recovery Group.

L'accès à ArtClaim est gratuit, mais les demandes de recherches ou d'inscription d'œuvres en réserve ou prêtées sont payantes. Cet aspect commercial laisse les inspecteurs français de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) dubitatifs, d'ailleurs déjà méfiants à l'endroit du site commercial de l'Art Loss Register. L'OCBC travaille depuis vingt ans avec son propre fichier: Treima (acronyme de Thésaurus de recherche électronique et d'imagerie en matière artistique). «C'est une base judiciaire, forte de 90.000 pièces ayant fait l'objet d'un dépôt de plainte», précise Ludovic Ehrhart, chef de l'OCBC. Ses équipes enquêtent en réseau, notamment avec les carabiniers italiens, équipés de la base Leonardo, la plus vaste au monde avec 5,7 millions d'objets d'art volés. Sans oublier la base d'Interpol, organisation intergouvernementale forte de 190 pays membres (le plus gros État manquant est la Corée du Nord) pour qui la lutte contre le trafic des biens culturels représente une priorité.

Interpol a créé sa base en 1995 pour les services de polices des pays membres. Mais, en accord avec eux, cette base, qui «ne contient pas de données sensibles», est sur le site public depuis 2009. Outre les objets volés, le site présente les «œuvres d'art retrouvées» et «œuvres d'art non réclamées par leur propriétaire». En 2014, la base d'Interpol présentait «environ 44.900 (actuellement il y en a environ 45. 040) et 221 ont disparu de la base au cours de l'année qui vient de s'écouler», précise Fabrizio Panone, officier de renseignements criminels italien spécialisé dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, mis à disposition du Secrétariat général d'Interpol depuis 2010.

http://www.lefigaro.fr/culture/encheres/2015/01/20/03016-20150120ARTFIG00387-artclaim-nouveau-fichier-d-oeuvres-volees.php
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